Installer un système de récupération d’eau de pluie

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    Dans une maison, l’eau au quotidien coûte cher. Pour limiter la facture, si la chasse aux fuites et au gaspi s’impose, il est aussi possible de limiter les mètres cubes consommés en faisant installer un système permettant de récupérer l’eau de pluie. Dans ce dossier en deux volets, nous verront dans un premier temps, quelles sont les utilisations possibles de l’eau de pluie, et les critères de choix d’un dispositif, et dans un second volet à paraître, quels sont les deux principaux systèmes du marché, leurs coûts, les obligations d’entretien et les aides possibles.

    Système de récupération d’eau de pluie : pour quoi faire ?

    Economique et écologique, la récupération des eaux de pluie recycle l’eau gratuite tombée du ciel en la stockant pour l’utiliser au fur et à mesure des besoins.

    Selon les chiffres officiels de l’ADEME, chaque Français consomme aujourd’hui près de 150 litres d’eau par jour, soit trois fois plus qu’il y a 30 ans. Toute cette consommation fait monter le cubage et entraîne une augmentation des dépenses. Pour rompre avec cette logique du toujours plus de consommation, des solutions existent parmi lesquelles, le repérage des fuites et leur réparation, une évolution des habitudes (douche plutôt que bain, couper l’eau en se lavant les dents, etc), l’installation de systèmes d’économiseur d’eau (mécanisme demie-chasse dans les toilettes, réducteurs de jet, etc). A toutes ces solutions simples à mettre en place, s’en ajoute une autre : la récupération de l’eau de pluie.

    Sur les 150 litres d’eau utilisée par jour et par personne, 2,5 % seulement sont nécessairement potables (cuisine et boisson). Le reste se répartit à hauteur de 35 % pour les bains et douches, à 35 % pour les chasses d’eau des WC, à 14 % pour les lessives, et à 6,5 % pour des utilisations diverses comme le nettoyage, le jardin, etc. Parmi toutes ces utilisations certaines peuvent être réalisées avec de l’eau de pluie de récupération et d’autres non.

    Utilisations règlementées de l’eau de pluie

    En France, les utilisations non comestibles autorisées avec de l’eau de pluie de récupération sont :
    • l’arrosage des plantes ;
    • le lavage de voitures ;
    • la mise à niveau d’une piscine ;
    • le nettoyage des sols et des extérieurs ;
    • l’alimentation des toilettes ;
    • l’alimentation d’une machine à laver.
    Les autres utilisations a priori non comestibles comme les douches, les bains, l’alimentation d’un lave-vaisselle sont par contre interdites en France avec de l’eau de pluie de récupération. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’eau utilisée pour toutes ces tâches se doit d’être potable, puisque l’utilisateur est susceptible de l’ingérer directement (bains, douches), ou indirectement (lave-vaisselle).

    Pour bien comprendre, il est nécessaire de savoir que par définition, de l’eau de pluie de récupération a transité par les toits, les gouttières, etc. Ces éléments sont souillés par la pollution atmosphérique, mais aussi des détritus organiques (feuilles, terre, etc), et des résidus ferreux ou non ferreux qui sont autant de pathogènes. Ces souillures rendent l’eau impropre à la consommation (l’eau est réputée non potable).

    Les modalités d’utilisation de l’eau de pluie sont explicitées dans l’arrêté du 21 août 2008, publié au JO n°0201 du 29 août 2008.

    Attention : Si l’installation d’un simple récupérateur pour arroser ponctuellement le jardin est simple et rapide, à la portée de tous, la création d’une installation complexe visant à alimenter l’intérieur de la maison nécessite obligatoirement l’intervention d’un professionnel.

    Quels critères pour choisir le bon dispositif de récupération d’eau ?

    Il existe de nombreux systèmes de stockage de l’eau de pluie : fût, citerne (aérienne ou enterrée), récupérateur, silo, mare, etc. Tous ces systèmes sont utilisés depuis des décennies pour stocker de plus ou moins grandes quantités d’eau quand il pleut pour une redistribution, au fil des besoins, les jours où le temps est sec.

    Pour choisir parmi tous les systèmes disponibles, plusieurs critères sont à prendre en compte. Le premier de ces critères tient à la définition des besoins. En effet, l’installation d’une simple cuve de 600-1 000 litres peut suffire pour arroser ponctuellement le jardin, mais dès lors que la récupération d’eau vise la mise en place d’un arrosage automatique, l’alimentation de la machine à laver, le raccordement des toilettes, une installation plus conséquente doit être envisagée.

    Globalement, l’estimation du cubage nécessaire dépend du nombre de personnes composant le foyer et de la surface du jardin :

    • Pour un foyer de 2 personnes avec un jardin de moins de 200 m2, il faut compter 1 600 L. Pour le même foyer de 2 personnes et un jardin de 1 000 m2, il faut compter 6 500 L (3 700 L pour 400 m2, 4 500 L pour 600 m2).
    • Pour un foyer de 3 personnes avec moins de 200 m2 de jardin, il faut compter 2 650 L (4 500 L pour 400 m2, 6 500 L pour 800 m2, 9 000 L avec1 000 m2).
    • Pour un foyer de 4 personnes avec moins de 200 m2 de jardin, il faut compter 3 700 L (6 500 L pour 400 m2, 9 000 L pour 800 m2).
    • Pour un foyer de 5 personnes avec moins de 200 m2 de jardin, il faut compter 3 700 L (6 500 L pour 400 m2, 9 000 L pour 800 m2).

    Outre l’estimation du cubage nécessaire, l’autre grand critère à prendre en compte est celui de la surface des toits de collecte et de leur taux de récupération. Un toit en tuile par exemple aura un taux de récupération compris entre 80 et 95 % de la pluviométrie, tandis qu’un toit végétalisé n’affichera plus que 20 % de taux de récupération.

    Attention : La dimension du récupérateur d’eau de pluie dépend aussi du niveau de pluviométrie de la région.

    Enfin, l’autre critère important au choix final tient l’accessibilité du lieu de stockage. En effet, selon le système choisi, l’intervention d’une grue sera obligatoire.

    Récupération d’eau de pluie : deux principaux dispositifs

    En fonction du cubage nécessaire, deux grands types de dispositifs sont possibles :

        Le collecteur / récupérateur externe :

    Il se destine plus spécifiquement aux besoins d’arrosage simple du jardin. De capacité de stockage variable (100 L, 250 L, 1 000 L), les récupérateurs d’eau externes s’installent tout simplement au niveau de la descente de gouttière. Pour plus de cubage, plusieurs collecteurs peuvent être couplés en série, avec l’adjonction ou non d’une pompe électrique. L’entrée de l’eau dans le collecteur est filtrée par le biais d’une crépine. Les collecteurs s’installent de préférence à l’ombre en extérieur, ou dans le vide-sanitaire, ou encore dans une cave, etc.

    Attention : Les cuves du marché sont souvent en plastique (vert, blanc, beige, marron, noir). Quand elles restent dehors, elles craignent le gel ! Pour éviter leur détérioration prématurée, elles doivent généralement être vidées en hiver.

     

        Le réservoir enterré :

    Il se destine plus particulièrement aux besoins d’arrosage et d’alimentation des WC et lave-linge. Généralement réalisé en béton, le réservoir est placé sous terre à proximité de la maison. Ce dispositif offre une capacité de stockage beaucoup plus élevée que les simples collecteurs externes (de 2 000 à plus de 10 000 L).

    Le raccordement de la cuve vers le réseau d’alimentation de la maison nécessite une pompe adaptée pour garder l’eau sous pression.

    Ce type de réservoir qui se présente sous la forme d’un grand bac d’un seul tenant nécessite de faire venir sur place des engins de terrassement pour creuser une fosse, et une grue pour l’installation de la cuve dans la fosse.

    La collecte se fait par le biais des gouttières, en aval de la toiture. L’eau collectée passe par un filtre automatique qui s’installe dans le sol avant la cuve à la base de la gouttière. Ce filtre doit être accessible pour être nettoyé régulièrement. Lorsque la cuve est pleine, l’eau est redirigée vers le réseau d’eaux pluviales via le trop plein.

    A noter : Les eaux récupérées et utilisées à l’intérieur du bâtiment qui sont renvoyées vers les égouts sont soumises à la taxe d’assainissement. Le propriétaire est dans l’obligation de faire une déclaration d’usage en mairie, telle que prévue à l’article R 2224-19-4 du code général des collectivités territoriales.

    Bon à savoir : Sachant que l’eau de pluie et l’eau de ville sont de nature différente et d’utilisation distincte, pour des raisons de sécurité sanitaire, elles doivent circuler dans deux réseaux de plomberie différents et bien identifiés. Au point de jonction des deux réseaux, autrement dit avant les toilettes ou la machine à laver, un système spécifique de connexion règlementaire doit être installé pour éviter toute pénétration d’eau de pluie dans le réseau d’eau de ville. La loi oblige en outre, dès lors que l’eau collectée pénètre dans un réseau d’alimentation à l’intérieur de la maison, que chaque robinet soit équipé d’un système de verrouillage spécifique et d’un panonceau « Eau non potable ».

    Attention : Il est interdit d’installer un robinet distribuant l’eau de pluie dans une pièce où se trouvent des robinets distribuant de l’eau potable (sauf caves, sous-sol et autres pièces annexes comme un garage par exemple).

     

    Des obligations d’entretien

    La mise en place d’une installation de récupération des eaux de pluie, dès lors qu’elle est raccordée à l’intérieur de la maison, est soumise à une obligation d’entretien.

    Tous les 6 mois, vous devez ainsi vérifier la propreté de vos équipements, la présence d’étiquettes des signalisations (écrite et pictogramme), l’absence de connexion entre le réseau destiné à la consommation humaine et le réseau de distribution d’eau de pluie.

    A cela s’ajoute chaque année, la visite obligatoire d’une entreprise agréée qui se chargera d’effectuer un nettoyage des filtres, une vidange, un nettoyage et une désinfection de la cuve de stockage, et une vérification des vannes et robinets de soutirage.

    Ces entretiens annuels obligatoires doivent être reportés sur un carnet sanitaire dédié. Ce document contient obligatoirement le nom et l’adresse de l’entreprise chargée de l’entretien, un plan détaillé des équipements de récupération de l’eau de pluie, une fiche de mise en service, les dates des vérifications et opérations d’entretiens réalisées et, lorsque l’installation dessert l’intérieur de bâtiments raccordés au réseau de collecte des eaux usées, un relevé mensuel des index des systèmes d’évaluation des volumes d’eau de pluie utilisés.

     

    Quel coût, quelles aides ?

    La récupération d’eau de pluie permet de faire des économies à l’année sur la facture d’eau, pour un coût variable allant de quelques centaines d’euros pour des cuves extérieures à plus de 9 000 € pour une installation enterrée de gros cubage posée par un professionnel.

    Attention : Selon le dispositif choisi, le calcul du coût doit intégrer également les entretiens de l’installation et le terrassement.

    Avec la mise en application de l’article 49 de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006, l’installation de dispositif de récupération a été un temps éligible à un crédit d’impôt. Ce crédit d’impôt octroyé de 15 % du montant des équipements éligibles a été supprimé en 2014.

    Ceci étant, vous pouvez toujours bénéficier d’un taux réduit de TVA à 10 % ( depuis le 1 janvier 2014) pour la fourniture et l’installation d’un système de récupération d’eaux pluviales dans le cadre d’une résidence principale achevée depuis plus de deux ans.

    Certaines communes subventionnent également l’installation de cuve de récupération et de rétention des eaux de pluies pour la protection des eaux souterraines.