Isolation thermique par l’extérieur : tout ce qu’il faut savoir

Isolation thermique par l'extérieur : tout ce qu'il faut savoir

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    Isolation exterieure ou isolation interieure ? Dans le cadre d’une rénovation énergétique, l’option de l’isolation par l’extérieur est de plus en plus choisie. Cette solution 2 en 1 permet de gagner immédiatement en confort (thermique et acoustique), mais aussi de rénover une façade décrépie grâce à la technique du bardage ajouté ou de l’enduit. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les grands principes de l’ITE, ainsi que les avantages et inconvénients de cette formule pour rénover sa maison. Nous reviendrons aussi en détail sur les différentes techniques utilisées par les professionnels de l’isolation par l’extérieur.

    Isolation thermique par l’extérieur (ITE) : qu’est-ce que c’est ?

    Dans les maisons anciennes datant d’avant 1970, il n’est pas rare de trouver des murs nus, dépourvus d’isolation (DPE E ou G). Pour remettre ces bâtis à un niveau de confort thermique et acoustique moderne, l’isolation des combles est nécessaire (30 % des déperditions thermiques), mais aussi celle des murs (25 % des déperditions thermiques). Pour cette deuxième opération, il existe deux solutions, soit l’isolation par l’intérieur, soit l’isolation par l’extérieur.

    L’isolation par l’intérieur est bien connue du grand public. Elle consiste à ajouter de l’isolant (polystyrène, laine minérale, ouate de cellulose, lin, liège…) sur les murs côté intérieur et sous les toits. Bien que l’isolation intérieure soit encore la technique la plus utilisée, l’isolation extérieure est de plus en plus choisie en rénovation.

    En quoi consiste l’isolation par l’extérieur ? Comme son nom l’indique, l’ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur) consiste à ajouter un système d’isolation côté extérieur du bâti.

    L’opération se déroule en deux temps :

    En premier lieu l’isolation : Les murs extérieurs sont préparés pour recevoir un isolant qui peut être du polystyrène ou PSE, de la laine de roche ou de la fibre de bois. Cet isolant peut être soit collé, soit calé avec des plots de colle et chevillé, soit encore fixé de façon mécanique sur des profilés.

    En second lieu la finition : Pour protéger l’isolation de la pluie, du soleil, du vent, une couche protectrice est ajoutée sur l’isolant. Selon la finition choisie, cette couche de protection peut être soit un complexe de sous-enduit, d’armature grillagée et de crépi décoratif hydrofuge, soit un film d’étanchéité recouvert d’un bardage bois, PVC, plaques de pierres… 

    Selon les techniques utilisées et les matériaux choisis, le gain thermique est plus ou moins important. Pour une ITE renforcée (laine minérale en 140 par exemple), la maison peut gagner jusqu’à 3 classes de DPE.

    En terme de coûts, l’isolation par l’extérieur revient généralement un peu plus chère qu’une isolation par l’intérieur (entre 120 et 180 € le m2), mais ce surcoût est amoindri car il englobe la rénovation de façade isolée et n’oblige pas à revoir entièrement la décoration d’une pièce comme c’est le cas dans une opération d’isolation par l’intérieur.

    Les avantages de l’isolation par l’extérieur

    Comme tout système d’isolation, l’ITE permet en premier lieu de gagner en confort et de faire des économies d’énergie. La couche d’isolant ajoutée sur les murs du bâti permet de limiter les déperditions de chaleur qui sont de l’ordre de 25 % (combles 30 %). L’enveloppe de la maison gagne ainsi en performance thermique ce qui permet tout à la fois de gagner en confort et de réaliser de sérieuses économies sur la facture de chauffage.

    L’ITE fait également gagner en confort acoustique. La couche isolante protège l’intérieur du bruit extérieur.
    Outre les avantages classiques de l’isolation (gain de confort, économies d’énergie), l’ITE cumule les avantages face à l’isolation par l’intérieur :

    Une solution isolante performante : En supprimant la plupart des ponts thermiques de structure (à la jonction des planchers, des huisseries, dans les angles du bâti), l’ITE assure une isolation plus performante que dans le cas d’une isolation par l’intérieur.

    Une solution deux en un : En optant pour l’isolation par l’extérieur, vous faites d’une pierre deux coups. En effet, quelle que soit la technique utilisée, l’isolation par l’extérieur implique l’ajout d’une couche d’isolation que l’on vient ensuite protéger par un revêtement extérieur (bardage bois, bardage PVC, bardage métallique, plaques de pierre, parements en terre cuite, ardoises, enduit, etc). Ce revêtement protecteur fait office de ravalement. Les façades vieillottes retrouvent une seconde jeunesse !

    Une solution gain de place : L’isolation par l’extérieur ne mord pas sur la surface habitable de la maison. Dans le cas d’une petite maison, l’écart peut être significatif puisqu’une bonne isolation par l’intérieur peut réduire jusqu’à 7 % la surface habitable.

    Ces deux avantages cumulés permettent une meilleure valorisation de votre patrimoine : La maison est isolée, ravalée et elle conserve ses mètres carrés !

    Une solution confort pendant les travaux d’isolation : Quand on attaque une isolation par l’intérieur, les murs à isoler doivent être dégagés des meubles. Une fois l’isolation posée, les enduits des murs doivent être refaits, puis peints ou tapissés. Pendant tout ce temps, la maison est en chantier. Avec l’ITE, les travaux restent dehors.

    Les inconvénients de l’ITE

    • La perte de luminosité : L’isolant et un bardage ou enduit à l’extérieur créent une surépaisseur des murs. Les fenêtres et portes ne changeant pas de place, cela crée un effet « meurtrière » qui fait perdre de la luminosité à la maison. Il est possible de contrer ce phénomène en déplaçant les ouvertures afin qu’elles arrivent aux « nus de façade » autrement dit à fleur de façade. Cette opération rajoute bien évidemment au coût final.
    • Le débord sur l’extérieur : Dans le cas d’une maison construite en limite de propriété, le débord créé sur l’extérieur par l’isolation peut être difficile à gérer, notamment si la maison est mitoyenne. Si le débord mord sur le trottoir, l’accord préalable de la commune doit être demandé.
    • L’obligation de formalités : L’isolation par l’extérieur oblige de faire une demande de déclaration de travaux ou un permis de construire en cas de modification de l’aspect de la façade.
    • Le recours obligatoire à des professionnels : Si l’isolation par l’intérieur peut être réalisée par un bon bricoleur sans trop de complications, pour l’isolation par l’extérieur, c’est une toute autre histoire ! En effet, l’ITE est une opération complexe qui implique de la minutie, notamment si la façade n’est pas régulière. Chaque point singulier doit faire l’objet d’une attention toute particulière (retours de tableaux, angles, encadrements de baies, appuis de fenêtres, seuils de portes… ). Les professionnels maîtrisant ce type d’opération sont encore rares, mais le succès de la formule incite les maçons et enduiseurs à se former.
    • Une technique qui a des limites : L’isolation par l’extérieur est surtout utilisée dans le cas de murs droits et « simples ». Dès lors que la maison présente un balcon, une pergola, une véranda, la tâche se complique franchement au point même pour certains chantiers d’être tout bonnement impossible ! De plus, dans certains périmètres d’édifices classés, les architectes des bâtiments de France n’acceptent pas les modifications de façades trop importantes…

    Isolation thermique par l’extérieur (ITE) : les 4 principales techniques

    L’isolation thermique par l’extérieur, également appelée mur manteau, consiste à envelopper le bâti existant d’une « seconde peau ». Cette « seconde peau » a pour principaux avantages de rompre les ponts thermiques et d’assurer une plus grande inertie du bâti. Selon l’état des murs et la finition extérieure voulue, la seconde peau peut être créée soit sous enduit (ETICS) lourd ou mince, soit sous bardages ventilés, soit sous parements sans lame d’air, soit encore, mais plus rarement en France, sous une double cloison.

    Chacune des techniques utilisées repose sur un même principe de base : la mise en place d’une couche d’isolation protégée par un revêtement extérieur.

    L’isolant utilisé peut être du polystyrène, de la laine minérale (roche ou verre), de la fibre de bois, de la ouate de cellulose, de la fibre de lin…

    Quelle que soit la technique utilisée, seuls des systèmes sous Avis technique délivré par le CSTB doivent être employés pour garantir la pérennité et les performances nécessaires aux ouvrages de façade.

    En France, la technique la plus répandue est celle sous enduit (lourd ou mince), suivie de celle du bardage ventilé. Les vêtures / vêtages et les doubles cloisons sont marginales.

    L’isolation sous enduit

    Les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur associant un isolant à une finition sous enduit sont regroupés sous le nom d’ETICS (pour External Thermal Insulation Composite Systems).
    Globalement dans cette catégorie deux grandes familles se distinguent : celle formée par l’isolation sous enduit lourd et celle formée par l’isolation sous enduit mince.

    L’isolation sous enduit lourd : L’isolant est fixé mécaniquement pour assurer une bonne accroche dans le bâti. Le plus souvent cette fixation se fait à l’aide de chevilles, mais peut aussi se faire par un système de montage sur rails. L’enduit utilisé est soit hydraulique (à base de ciment), soit, plus rarement, de type organique. L’enduit est projeté sur un treillis pour former une épaisseur de 15 à 20 mm. Il peut être ensuite gratté ou lissé selon le rendu souhaité.

    L’isolation sous enduit mince : L’isolant (généralement, du polystyrène expansé) est fixé sur le support par collage direct dans le cadre d’une construction neuve ou par collage et chevillage (fixation dite « calée/chevillée ») en rénovation. L’enduit utilisé est généralement organique, à base de résines de synthèse, mais peut aussi être d’origine minérale (enduits dits « à la chaux aérienne »). L’enduit se décompose en deux couches : une première couche d’enduit armée d’un tissu de fibre de verre et une seconde couche d’enduit de finition. Ces deux couches réunies forment une peau d’épaisseur mince (3 à 5 mm).

    A noter : Dans de nombreuses communes, la réglementation locale ne permet pas de modifier  l’apparence d’une façade. La technique de l’enduit s’impose alors face aux solutions bardages au rendu plus moderne et contrasté.

    L’isolation sous bardages ventilés (bois, PVC, fibre-ciment, pierre, ardoise, métal)

    L’isolation sous bardages ventilés consiste à poser un isolant modulaire (panneaux, rouleaux) sous un bardage rapporté ou une ossature recouverte d’un parement extérieur en laissant entre les deux « peaux » une lame d’air. L’isolant utilisé est souvent du polystyrène, mais peut aussi être de laine de roche, de la laine de verre, de la fibre de bois, de la ouate de cellulose, de la fibre de lin… Cet isolant est fixé le plus souvent à l’intérieur d’une structure porteuse constituée d’une ossature primaire (verticale) en bois ou métal, complétée par une ossature secondaire (transversale) en bois ou en profilés métalliques. La fixation du bardage proprement dite se fait soit directement sur l’ossature secondaire par vissage, soit par montage (profilés à emboîtement, à crochets, à rainure/languette).

    Selon le rendu souhaité, le bardage peut être constitué de lames de bois en massif ou composite, de PVC, de pierre naturelle, de pierre reconstituée, de verre, de bois, de terre cuite, de stratifié, de résines composites à charges minérales, de fibrociment, de métal, de carrelage céramique, etc.

    Le coût final du projet d’isolation thermique par l’extérieur sous bardage dépend en grande partie du matériau utilisé pour le bardage.

    • À partir de 30 euros le m2 pour des lames en fibres-ciment constituées de ciment et de fibres de cellulose ;
    • A partir de 35 euros le m2 pour des lames en bois massif (mélèze, pin Douglas, red cedar) traitées sans entretien ;
    • À partir de 35 euros le m2 pour des lames en PVC ;
    • À partir de 40 euros le m2 pour des lames en lamellé-collé permettant notamment des grandes longueurs et grandes largeurs ;
    • À partir de 60 euros le m2 pour des panneaux en contreplaqué au design ultra moderne ;
    • À partir de 65 euros le m2 posé pour des ardoises synthétiques ;
    • À partir de 80 euros le m2 pour un bardage métallique ;
    • À partir de 90 euros le m2 pour des parements en terre cuite (tuiles, panneaux, briques) ;
    • À partir de 95 euros le m2 pour des lames en bois composites fabriquées à base de fibres, de particules de bois recyclées et de résines polymères ;
    • À partir de 100 euros le m2 pour des plaques de parement en pierre ;
    • À partir de 100 euros le m2 posé pour des ardoises naturelles.

    A noter : Sachant qu’une ossature offre de grandes latitudes de réglage, la technique utilisant le bardage ventilé permet de corriger des irrégularités de façade. La lame d’air ménagée entre l’isolant et le bardage permet également au bâti de respirer.

    Les vêtures / vêtages

    Proches du bardage sur le plan esthétique, les vêtures et vêtages sont posés directement sur les murs extérieurs sans lame d’air.
    La vêture fait appel à un produit deux en un : un isolant thermique contrecollé en usine au dos d’une plaque de parement. La vêture se pose en une seule fois sur la structure porteuse. Les éléments sont fixés mécaniquement sur la paroi par des vis et par des chevilles.

    Le vêtage fait appel à deux produits complémentaires : un isolant et un parement. L’isolant est fixé provisoirement sur le bâti, la fixation définitive se fait par l’intermédiaire de la fixation du parement avec ou sans lame d’air. Le parement maintient ainsi l’ensemble en se fixant à travers l’isolant thermique (sans ossature ou avec une ossature appliquée sur l’isolation).

    La double cloison

    Peu utilisée en France, la technique de la double cloison consiste à ériger une cloison à l’extérieur du bâti existant en parpaing, brique classique ou béton cellulaire. Le plus souvent, une simple lame d’air ménagée entre les deux parois fait office de couche isolante.