Agrandissement de maison à toit terrasse : pourquoi pas ?

Agrandissement de maison à toit terrasse : pourquoi pas ?

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    Dans le cadre de la construction d’une extension de maison, il est possible d’opter pour une toiture pentue classique ou pour un toit terrasse. Accessible ou non selon les besoins, l’extension à toit plat est un agrandissement contemporain, esthétique et moderne. Il peut être végétalisé ou simplement revêtu d’un carrelage ou encore laissé brut en fonction de son utilisation. Dans tous les cas, le toit terrasse nécessite une vraie rigueur dans l’exécution sous peine de problème d’étanchéité récurrents. Autre inconvénient : le toit terrasse doit s’harmoniser avec le bâti existant, sans choquer ni défigurer le cachet d’origine. Le toit terrasse n’est pas toujours bien vu également lors du dépôt du permis de construire !

    Un agrandissement de maison à toit terrasse ?

    Largement utilisé depuis des siècles dans les pays du pourtour méditerranéen, le toit terrasse est plus rare dans nos contrées du Nord soumis à des précipitations (pluie, neige) plus importantes. Seuls les locaux d’entreprises et plus généralement les immeubles collectifs d’habitations utilisaient jusqu’à ces dernières années la technique du toit terrasse. Ceci étant, grâce notamment aux progrès récents réalisés sur les techniques d’étanchéité, l’architecture moderne fait aujourd’hui de plus en plus la part belle aux toits terrasses dans le cadre d’une construction d’une maison entière ou d’un agrandissement de maison.

    Un toit terrasse, également appelé toit plat, se distingue des autres toits classiques par son aspect plat. Mais en réalité, le toit terrasse n’est pas strictement plat. Au minimum, un toit terrasse doit présenter une pente de 2° pour permettre aux eaux de pluies de s’écouler.

    L’on distingue généralement deux grandes catégories de toits terrasses :

    • les toits terrasses accessibles, sur lesquels l’on peut marcher, installer une terrasse, aménager un jardin, etc ;
    • les toits terrasses inaccessibles, sur lesquels l’on ne peut pas marcher, qui n’ont d’utilisation qu’en tant que toiture

    Bon à savoir :
    Le toit terrasse nécessite une charpente spécifique, présentant une inclinaison entre 2 et 15 degrés. Il se distingue également des toits pentus par le traitement spécifique de l’écoulement des eaux de pluie. En effet, quand une toiture classique évacue rapidement la pluie grâce à son inclinaison, le toit-terrasse aura tendance à voir l’eau s’amonceler. Pour l’évacuer, la particularité du toit terrasse est d’utiliser un ou plusieurs points d’évacuation. L’eau s’y écoule ainsi à l’aide d’un tube, souvent en acier, d’un diamètre suffisant pour permettre le bon écoulement des eaux (au minimum 10 cm de diamètre pour une terrasse de 50 à 100 m²).

    Avantages de l’agrandissement de maison à toit terrasse

    Dans le cadre d’un agrandissement, le toit terrasse offre de nombreux avantages parmi lesquels :
    • La modernité du style : Le toit terrasse est tendance dans les constructions modernes. Il permet dans le cadre d’un agrandissement, de créer un contraste intéressant entre un bâti existant ancien et un agrandissement récent. Ce contraste peut encore être accentué par le mix-matière (bois, bacs aciers, pierres, métal, verre…). Le rendu final est souvent bluffant ! Le mélange entre les styles rehausse le cachet de l’ancien et le met en valeur.
    • La modularité des espaces de vie situés en-dessous : En optant pour un toit terrasse, les pièces situées en-dessous échappent aux phénomènes d’espaces perdus sous comble. Le toit terrasse est en effet droit, ce qui élimine les sous-pentes souvent délicates à aménager. La hauteur sous plafond peut ainsi être plus généreuse, dans le style cathédrale, permettant l’aménagement à l’intérieur d’une mezzanine par exemple.
    • Le gain de place en extérieur : Lorsque le toit terrasse est accessible, et qu’il s’inscrit dans le prolongement de circulation de la construction (porte-fenêtre, baie vitrée), il permet de disposer d’un espace extérieur aménageable particulièrement agréable à vivre. Ceci est surtout intéressant lorsque la maison est située en ville où le foncier est rare et cher. Lorsque le toit terrasse est inaccessible, il peut accueillir des végétaux (toiture végétalisée) ou des panneaux photovoltaïques pour vous permettre de produire votre électricité. La hauteur de toit limite de plus l’ombre portée du bâtiment, ce qui permet de rapprocher la construction des maisons voisines.
    • Le gain thermique : Une toiture terrasse est généralement plus épaisse qu’une toiture classique. Cette épaisseur en toiture permet une forte inertie thermique entraînant durant l’été, un confort supérieur (fraîcheur dans les volumes) et en hiver la conservation des calories emmagasinées durant les journées ensoleillées.
    • Le coût : Un toit terrasse coûte moins cher généralement qu’un toit avec une charpente classique pentue et des tuiles ou des ardoises. Ceci est vrai pour les toits terrasses inaccessibles mais la note peut vite grimper notamment lorsque la toiture est végétalisée.

    Inconvénients de l’agrandissement de maison à toit terrasse

    Le toit terrasse a des inconvénients bien sûr, parmi lesquels :

    Les problèmes d’étanchéité :

    L’absence de pente empêche l’eau de glisser pour s’écouler naturellement. La mise en place d’un système spécifique d’évacuation est un passage obligé pour éviter l’eau stagnante et les infiltrations. L’évacuation est de fait moins performante sur un toit terrasse qu’un toit pentu. Cela contribue à fragiliser les installations soumises à rude épreuve. Ceci explique pourquoi, l’étanchéité du bâti doit être impeccable. L’installation ne peut être réalisée de ce fait par un simple bricoleur. Des calculs préalables sont nécessaires pour la bonne évacuation des eaux. Une pente même réduite doit impérativement être aménagée. Globalement, la durabilité dans le temps de l’étanchéité d’un toit terrasse est notablement moins importante (10 ans en moyenne) que dans le cas d’un toit pentu.

    Une vraie technicité dans la conception :

    Outre les techniques particulières liées à l’étanchéité, l’agrandissement à toit terrasse demande une vraie technique de conception architecturale, surtout lorsque le toit-terrasse est prévu pour être aménagé ou végétalisé. En effet, dans les deux cas, le toit terrasse doit être solide et lourd, ce qui implique une structure de soutien en-dessous à forte portance.

    Une intégration délicate :

    Si l’intégration d’un toit terrasse moderne sur un bâti ancien ouvre de grandes opportunités architecturales, l’exercice est délicat. Pour éviter les fautes de goût, et masquer les atouts charmes d’un bâti de caractère, le mieux est de faire appel à un architecte agréé qui aura l’œil.

    Des tracasseries administratives possibles :

    Les toits terrasses se démocratisent mais bon nombre de communes restent encore réticentes à accepter ce genre de toitures « non traditionnelles » sur leurs territoires. Cette réticence devient une interdiction formelle lorsque la construction se situe dans le périmètre d’un bâtiment classé aux monuments historiques. Il est à noter également que dans certaines régions soumises à de fortes chutes de neige (zones de montagne essentiellement), l’agrandissement à toit terrasse est interdit. Cette interdiction particulière est logique : un toit pentu laisse glisser la neige, tandis qu’un toit terrasse conserve son manteau neigeux, ce qui génère un poids considérable, incompatible avec la robustesse classique d’une construction !

    Attention : Des normes sont à respecter en ce qui concerne le vis-à-vis (vue) généré par une terrasse en surplomb. Ces normes relèvent du code civil et non du code de l’urbanisme. Les vues sont des ouvertures pourvues de portes ou de fenêtres laissant passer la lumière et permettant de voir la propriété voisine. Il peut s’agir d’une fenêtre, d’un balcon, d’un escalier d’accès, ou d’une terrasse, sous réserve que celle-ci soit attenante au bâtiment et accessible depuis celui-ci. Le code civil fait une distinction entre les vues droites et les vues obliques :

    • Vues droites : La vue droite est celle de l’axe d’ouverture. Elle permet de voir la propriété voisine directement. Selon l’article 678 du code civil, une distance minimale de 1,90 m est à respecter entre la façade où l’ouverture est pratiquée et la limite de la propriété voisine.
    • Vues obliques : La vue oblique est celle permettant de voir la propriété voisine de façon indirecte et incommode. Selon l’article 679 du code civil, une distance minimale de 0,60 m est à respecter entre la façade où l’ouverture est pratiquée et la limite de la propriété voisine.

    A ces distances minimales s’ajoutent depuis 2007, un nouveau texte concernant les vues et les troubles anormaux de voisinage. Ce texte s’appuie sur une décision de la Cour de Cassation (Cass.civ. 3°, 7 février 2007). Cette décision confirme qu’une vue plongeante peut constituer un trouble anormal de voisinage. La cour de cassation a en effet considéré « qu’il entrait dans le pouvoir souverain d’appréciation de la cour d’appel de déduire un trouble anormal de voisinage d’une construction à étage à moins de quatre mètres de celle du demandeur  le privant de jouir pleinement de son droit de propriété dès lors qu’il était constamment exposé aux regards des voisins qui ont érigé cette construction et qui invoquaient vainement en pareille occurrence leur respect des dispositions de l’article 678 du code civil. »