Isolation thermique par l’extérieur (ITE) : qu’est-ce que c’est ?
L’isolation par l’intérieur est bien connue du grand public. Elle consiste à ajouter de l’isolant (polystyrène, laine minérale, ouate de cellulose, lin, liège…) sur les murs côté intérieur et sous les toits. Bien que l’isolation intérieure soit encore la technique la plus utilisée, l’isolation extérieure est de plus en plus choisie en rénovation.
En quoi consiste l’isolation par l’extérieur ? Comme son nom l’indique, l’ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur) consiste à ajouter un système d’isolation côté extérieur du bâti.
L’opération se déroule en deux temps :
En premier lieu l’isolation : Les murs extérieurs sont préparés pour recevoir un isolant qui peut être du polystyrène ou PSE, de la laine de roche ou de la fibre de bois. Cet isolant peut être soit collé, soit calé avec des plots de colle et chevillé, soit encore fixé de façon mécanique sur des profilés.
En second lieu la finition : Pour protéger l’isolation de la pluie, du soleil, du vent, une couche protectrice est ajoutée sur l’isolant. Selon la finition choisie, cette couche de protection peut être soit un complexe de sous-enduit, d’armature grillagée et de crépi décoratif hydrofuge, soit un film d’étanchéité recouvert d’un bardage bois, PVC, plaques de pierres…
Selon les techniques utilisées et les matériaux choisis, le gain thermique est plus ou moins important. Pour une ITE renforcée (laine minérale en 140 par exemple), la maison peut gagner jusqu’à 3 classes de DPE.
En terme de coûts, l’isolation par l’extérieur revient généralement un peu plus chère qu’une isolation par l’intérieur (entre 120 et 180 € le m2), mais ce surcoût est amoindri car il englobe la rénovation de façade isolée et n’oblige pas à revoir entièrement la décoration d’une pièce comme c’est le cas dans une opération d’isolation par l’intérieur.
Les avantages de l’isolation par l’extérieur
L’ITE fait également gagner en confort acoustique. La couche isolante protège l’intérieur du bruit extérieur.
Outre les avantages classiques de l’isolation (gain de confort, économies d’énergie), l’ITE cumule les avantages face à l’isolation par l’intérieur :
Une solution isolante performante : En supprimant la plupart des ponts thermiques de structure (à la jonction des planchers, des huisseries, dans les angles du bâti), l’ITE assure une isolation plus performante que dans le cas d’une isolation par l’intérieur.
Une solution deux en un : En optant pour l’isolation par l’extérieur, vous faites d’une pierre deux coups. En effet, quelle que soit la technique utilisée, l’isolation par l’extérieur implique l’ajout d’une couche d’isolation que l’on vient ensuite protéger par un revêtement extérieur (bardage bois, bardage PVC, bardage métallique, plaques de pierre, parements en terre cuite, ardoises, enduit, etc). Ce revêtement protecteur fait office de ravalement. Les façades vieillottes retrouvent une seconde jeunesse !
Une solution gain de place : L’isolation par l’extérieur ne mord pas sur la surface habitable de la maison. Dans le cas d’une petite maison, l’écart peut être significatif puisqu’une bonne isolation par l’intérieur peut réduire jusqu’à 7 % la surface habitable.
Ces deux avantages cumulés permettent une meilleure valorisation de votre patrimoine : La maison est isolée, ravalée et elle conserve ses mètres carrés !
Une solution confort pendant les travaux d’isolation : Quand on attaque une isolation par l’intérieur, les murs à isoler doivent être dégagés des meubles. Une fois l’isolation posée, les enduits des murs doivent être refaits, puis peints ou tapissés. Pendant tout ce temps, la maison est en chantier. Avec l’ITE, les travaux restent dehors.
Les inconvénients de l’ITE
- La perte de luminosité : L’isolant et un bardage ou enduit à l’extérieur créent une surépaisseur des murs. Les fenêtres et portes ne changeant pas de place, cela crée un effet « meurtrière » qui fait perdre de la luminosité à la maison. Il est possible de contrer ce phénomène en déplaçant les ouvertures afin qu’elles arrivent aux « nus de façade » autrement dit à fleur de façade. Cette opération rajoute bien évidemment au coût final.
- Le débord sur l’extérieur : Dans le cas d’une maison construite en limite de propriété, le débord créé sur l’extérieur par l’isolation peut être difficile à gérer, notamment si la maison est mitoyenne. Si le débord mord sur le trottoir, l’accord préalable de la commune doit être demandé.
- L’obligation de formalités : L’isolation par l’extérieur oblige de faire une demande de déclaration de travaux ou un permis de construire en cas de modification de l’aspect de la façade.
- Le recours obligatoire à des professionnels : Si l’isolation par l’intérieur peut être réalisée par un bon bricoleur sans trop de complications, pour l’isolation par l’extérieur, c’est une toute autre histoire ! En effet, l’ITE est une opération complexe qui implique de la minutie, notamment si la façade n’est pas régulière. Chaque point singulier doit faire l’objet d’une attention toute particulière (retours de tableaux, angles, encadrements de baies, appuis de fenêtres, seuils de portes… ). Les professionnels maîtrisant ce type d’opération sont encore rares, mais le succès de la formule incite les maçons et enduiseurs à se former.
- Une technique qui a des limites : L’isolation par l’extérieur est surtout utilisée dans le cas de murs droits et « simples ». Dès lors que la maison présente un balcon, une pergola, une véranda, la tâche se complique franchement au point même pour certains chantiers d’être tout bonnement impossible ! De plus, dans certains périmètres d’édifices classés, les architectes des bâtiments de France n’acceptent pas les modifications de façades trop importantes…
Isolation thermique par l’extérieur (ITE) : les 4 principales techniques
Chacune des techniques utilisées repose sur un même principe de base : la mise en place d’une couche d’isolation protégée par un revêtement extérieur.
L’isolant utilisé peut être du polystyrène, de la laine minérale (roche ou verre), de la fibre de bois, de la ouate de cellulose, de la fibre de lin…
Quelle que soit la technique utilisée, seuls des systèmes sous Avis technique délivré par le CSTB doivent être employés pour garantir la pérennité et les performances nécessaires aux ouvrages de façade.
En France, la technique la plus répandue est celle sous enduit (lourd ou mince), suivie de celle du bardage ventilé. Les vêtures / vêtages et les doubles cloisons sont marginales.
L’isolation sous enduit
Globalement dans cette catégorie deux grandes familles se distinguent : celle formée par l’isolation sous enduit lourd et celle formée par l’isolation sous enduit mince.
L’isolation sous enduit lourd : L’isolant est fixé mécaniquement pour assurer une bonne accroche dans le bâti. Le plus souvent cette fixation se fait à l’aide de chevilles, mais peut aussi se faire par un système de montage sur rails. L’enduit utilisé est soit hydraulique (à base de ciment), soit, plus rarement, de type organique. L’enduit est projeté sur un treillis pour former une épaisseur de 15 à 20 mm. Il peut être ensuite gratté ou lissé selon le rendu souhaité.
L’isolation sous enduit mince : L’isolant (généralement, du polystyrène expansé) est fixé sur le support par collage direct dans le cadre d’une construction neuve ou par collage et chevillage (fixation dite « calée/chevillée ») en rénovation. L’enduit utilisé est généralement organique, à base de résines de synthèse, mais peut aussi être d’origine minérale (enduits dits « à la chaux aérienne »). L’enduit se décompose en deux couches : une première couche d’enduit armée d’un tissu de fibre de verre et une seconde couche d’enduit de finition. Ces deux couches réunies forment une peau d’épaisseur mince (3 à 5 mm).
A noter : Dans de nombreuses communes, la réglementation locale ne permet pas de modifier l’apparence d’une façade. La technique de l’enduit s’impose alors face aux solutions bardages au rendu plus moderne et contrasté.
L’isolation sous bardages ventilés (bois, PVC, fibre-ciment, pierre, ardoise, métal)
Selon le rendu souhaité, le bardage peut être constitué de lames de bois en massif ou composite, de PVC, de pierre naturelle, de pierre reconstituée, de verre, de bois, de terre cuite, de stratifié, de résines composites à charges minérales, de fibrociment, de métal, de carrelage céramique, etc.
Le coût final du projet d’isolation thermique par l’extérieur sous bardage dépend en grande partie du matériau utilisé pour le bardage.
- À partir de 30 euros le m2 pour des lames en fibres-ciment constituées de ciment et de fibres de cellulose ;
- A partir de 35 euros le m2 pour des lames en bois massif (mélèze, pin Douglas, red cedar) traitées sans entretien ;
- À partir de 35 euros le m2 pour des lames en PVC ;
- À partir de 40 euros le m2 pour des lames en lamellé-collé permettant notamment des grandes longueurs et grandes largeurs ;
- À partir de 60 euros le m2 pour des panneaux en contreplaqué au design ultra moderne ;
- À partir de 65 euros le m2 posé pour des ardoises synthétiques ;
- À partir de 80 euros le m2 pour un bardage métallique ;
- À partir de 90 euros le m2 pour des parements en terre cuite (tuiles, panneaux, briques) ;
- À partir de 95 euros le m2 pour des lames en bois composites fabriquées à base de fibres, de particules de bois recyclées et de résines polymères ;
- À partir de 100 euros le m2 pour des plaques de parement en pierre ;
- À partir de 100 euros le m2 posé pour des ardoises naturelles.
A noter : Sachant qu’une ossature offre de grandes latitudes de réglage, la technique utilisant le bardage ventilé permet de corriger des irrégularités de façade. La lame d’air ménagée entre l’isolant et le bardage permet également au bâti de respirer.
Les vêtures / vêtages
La vêture fait appel à un produit deux en un : un isolant thermique contrecollé en usine au dos d’une plaque de parement. La vêture se pose en une seule fois sur la structure porteuse. Les éléments sont fixés mécaniquement sur la paroi par des vis et par des chevilles.
Le vêtage fait appel à deux produits complémentaires : un isolant et un parement. L’isolant est fixé provisoirement sur le bâti, la fixation définitive se fait par l’intermédiaire de la fixation du parement avec ou sans lame d’air. Le parement maintient ainsi l’ensemble en se fixant à travers l’isolant thermique (sans ossature ou avec une ossature appliquée sur l’isolation).
La double cloison